Réponses de Richard Nadeau
Questions du Regroupement Outaouais contre la guerre
Quelle est votre position sur le rapatriement d’Omar Khadr?
Soyez assuré que nous sommes en faveur du rapatriement d’Omar Kadhr au Canada.
Omar
Khadr n’avait que 15 ans au moment de son arrestation alors qu’il est
reconnu, en droit international, que la détention des mineurs doit être
une mesure de dernier ressort, qu’elle doit être la plus courte
possible, et que leur cas doit être tranché le plus rapidement
possible. Il est inadmissible que le Canada, qui a pourtant ratifié le
protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant en
ce qui concerne l’implication d’enfants dans les conflits armés, n’ait
pas encore levé le petit doigt pour le rapatrier. Tous les pays à
l’exception du Canada ont rapatrié leurs ressortissants respectifs
emprisonnés à Guantanamo. Le gouvernement canadien doit enfin se
décider à agir afin qu’Omar Khadr soit jugé ici et qu’il ait droit à un
traitement qui respecte la dignité humaine.
D’ailleurs, le 19
mai 2008, le Bloc Québécois a lancé une pétition en faveur du
rapatriement d’Omar Khadr afin qu’il soit remis à la justice canadienne
immédiatement.
Quelle est votre position sur le retrait des soldats canadiens d’Afghanistan? (Quand devrait-il se faire? Quelles sont les conditions de ce retrait? Combien de temps cela prend-il pour opérer un tel retrait?)
Pour
le Bloc Québécois, le Canada doit se retirer des zones de combats après
la fin de la présente mission, en février 2009. Le Canada a fait sa
part.
D’ici là, il faut clarifier l’objectif de l’intervention
tant canadienne qu’internationale : elle doit avant tout contribuer à
sortir le peuple afghan de l’extrême pauvreté, à la mise en place
d’institutions démocratiques et à la reconstruction d’un État afghan
viable. L’action militaire de la communauté internationale doit servir
à supporter cet objectif. En ce sens, le Canada et la communauté
internationale doivent s’investir dans le développement de
l’Afghanistan. Si le Canada remplissait sa promesse d’atteindre
l’objectif de 0,7 % du PNB consacré à l’aide internationale d’ici 2015,
il pourrait se dégager une marge de manœuvre financière pour investir
davantage dans ce pays; or, il est présentement à 0,28%.
Aussi,
des efforts diplomatiques doivent être faits. La communauté
internationale ne pourra pas atteindre son objectif que par une
stratégie militaire, aussi nécessaire soit-elle. Il faut d’abord
intervenir diplomatique auprès du Pakistan pour qu’il aide à rendre la
frontière moins poreuse. Aussi, il faut aider le gouvernement Afghan à
trouver un terrain d’entente avec les insurgés.
La présente
stratégie de lutte contre la culture du pavot est inefficace. Il faut
examiner sérieusement une stratégie en trois étapes :
Finalement,
le Canada doit s’assurer que la Convention de Genève soit respectée
quant au traitement des détenus. Cela veut dire que s’il sait qu’ils
seront torturés par les autorités afghanes, il a le devoir de suspendre
le transfert des prisonniers.
Quelle est votre position sur les certificats de sécurité? (Pensez-vous que la sécurité nationale du Canada requière l’élimination des principes de base de la justice, tels le droit à un procès ouvert avec preuve à l'appui et surtout la possibilité d'être dûment représenté par un avocat?)
Le Bloc Québécois dénonce depuis longtemps les lacunes importantes des certificats de sécurité.
Notre
position a été largement confirmée par la Cour Suprême dans l’arrêt
Charkaoui : le 23 février 2007, par un jugement unanime, la Cour
Suprême confirmait qu’avec les certificats de sécurité, le gouvernement
était allé trop loin dans sa dérive sécuritaire.
À la lumière de
cette décision, le Bloc Québécois considérait qu’il fallait revoir en
profondeur le mécanisme des certificats de sécurité pour rétablir
l’équilibre entre ces deux moyens nécessaires à la protection de la
populations que sont le respect des droits fondamentaux et les pouvoirs
policiers.
Une société démocratique ne peut se permettre de
succomber à la tentation de laisser la crainte du terrorisme conduire à
nier les droits qui constituent son assise et sa raison d’être.
Or,
le projet de loi C-3 déposé par les conservateurs le 22 octobre 2007
pour répondre au jugement de la Cour suprême n’éliminait pas l’ensemble
des failles des certificats de sécurité, notamment au niveau du fardeau
de la preuve et du droit d’appel.
Soucieux de corriger pour de
bon les importantes lacunes des certificats de sécurité, le Bloc
Québécois a proposé une série d’amendements cruciaux lors de l’étude en
Comité. Ceux-ci ont cependant été rejetés, avec pour conséquence que le
projet de loi comportait toujours des problèmes très sérieux reliés à
la protection des droits et libertés de la personne. Conséquemment, le
Bloc Québécois a refusé de cautionner ces lacunes sévères et s’est
opposé à l’adoption du projet de loi C-3.
Quelle est votre position concernant le refus du Canada à appuyer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
Le Bloc Québécois comprend que le projet de Déclaration est un texte de compromis entre les États membres et les Autochtones, mais c’est un compromis acceptable et nous estimons qu’il doit être appuyé. Le Québec compte déjà plusieurs ententes positives avec les nations autochtones et il a tout à gagner d’une telle adoption. Le Bloc Québécois a été le premier parti à avoir donné un appui clair à ce projet de déclaration.
Questions d'Action santé Outaouais
En
tant que candidatE, croyez-vous qu’il existe encore un déséquilibre
fiscal entre le Québec et le fédéral? Si non, expliquez pourquoi et si
oui, comment comptez-vous remédier à ce problème?
Le
Bloc Québécois a longtemps été le seul parti à porter ce dossier. Le
Bloc Québécois propose une démarche en quatre points pour le régler;
La
Loi canadienne sur la santé adoptée en 1984, fait du maintien par les
provinces de l'accès universel et gratuit aux soins santé une condition
obligatoire des transferts fédéraux vers les provinces dans le domaine
de la santé. Ses dispositions exigent de plus que ces soins soient
dispensés par les administrations publiques. De nombreuses voix
s'élèvent ces jours-ci pour sa révision en faveur d'une plus grande
place au privé, dont celles des docteurs Brian Day et Robert Ouellet,
respectivement ex et actuel présidents de l'Association médicale
canadienne (AMC).
Croyez-vous qu’une telle révision de la Loi canadienne sur la santé en faveur d’une plus large part du secteur privé soit souhaitable?
Le
Bloc Québécois est préoccupé par les enjeux liés à la santé et aux
services sociaux, dont celui d’améliorer la qualité des soins afin que
les Québécois et les Québécoises puissent bénéficier de services
adéquats dans des délais raisonnables.
Toutefois, la santé et
les services sociaux sont des domaines de compétence qui relèvent
exclusivement du Québec et des provinces et à ce titre, le Bloc
Québécois juge que le Québec et les provinces sont les mieux à même de
mettre sur pied des systèmes de soins de santé qui répondent
adéquatement aux besoins de leur population respective selon les
modalités qu’ils déterminent et ce, sans conditions de la part du
gouvernement fédéral.
Ceci étant dit, le Bloc Québécois adhère
aux principes sur lesquels le système de santé et de services sociaux
du Québec est fondé : notamment l’accessibilité, l’universalité, le
financement public et l’équité. La question est de voir comment gérer
au mieux le système de santé à la lumière de nos principes et du mieux
être de la population et ce débat doit être exclusivement québécois.
Croyez-vous qu’il existe un lien entre la privatisation accrue du système de santé québécois depuis quelques années et le déséquilibre fiscal au Canada ?
Le Bloc Québécois croit que les coupures des transferts fédéraux en santé, en éducation et en services sociaux ont effectué des pressions majeures sur tout le système québécois. Tout dernièrement, les libéraux affirmaient avoir remboursé plus de 75 milliards de dollars sur la dette nationale entre 1993 et 2005. Les transferts aux provinces ont écopé pour le remboursement de la dette au détriment de notre système d’éducation et de la santé des québécois.